mardi 14 juillet 2009

U2 - Achtung Baby

Rarement un groupe rock s'est-il réinventé comme U2 l'a fait avec Acthung Baby. Dès le départ, je donne mon appréciation personnelle : 10/10.

La réinvention survient à trois niveaux : musical, scénique et philosophique.

Sur le plan musical, l'approche est beaucoup plus audacieuse. Certaines chansons sont denses et brutes comme Zoo Station, The Fly et Until The End Of The World. D'autres sont plus pops et dansantes (ce qui n,a jamais été la force du groupe) comme Mysterious Waves et Even Better Than The Real Thing. Et puis, il y a le classique : One. Le son U2 est toujours là, mais à un degré d'inspiration et de créativité supérieur. The Edge explore des sons nouveaux avec des riffs très accrocheurs tandis qu'Adam Clayton propose à la basse des leads entrainants.

En fait, U2 fait preuve d'une créativité inégalée sur Achtung Baby pour constituer un corpus de chansons qui forme un tout très cohérent et inovateur. Une nouvelle décennie débutait et U2 est venu marquer le pas pour les autres groupes avec cet opus magnifique.

Sur le plan scénique, la révolution est importante aussi. Il faut regarder le DVD Zoo TV Tour à Syndney pour bien saisir cette révolution : répertoire renouvelé, technologie et effets spéciaux, personnification de personnages, messages cyniques.

Mais la réivention est surtout philosophique : «Achtung Baby est le bruit de quatre types en train de scier le Joshua Tree». U2 a voulu se départir de son image de semi-dieux du rock pour plonger de pleins pieds dans la machine du show buisiness. Bono a créé le personnage de la mouche en opposition à l'image de dieu du rock que lui attribuait les médias et même les fans. L'essence de son propos est dans The Fly à la fin de la chanson : «Look, I've got to go. Yeah, I'm running out of change. There is a lot of things if I could I rearange.»



Et à partir de ce constat, U2 se tourne vers ses fans et leur implore de diverses façons d'arrêter de les vénérer et de plutôt développer leur sens critique. Le mesage politique et l'appel à la conscientisation sociale sont toujours là, mais sous un angle très cynique et ironique. U2 a opté pour une dénonciation de la société des médias et de consommation dans laquelle nous vivons en faisant une magistrale démonstration par l'absurde.

À la première écoute, j'avoue avoir été quelque peu boulversé. Avec la chanson God part II parue sur Rattle and Hum, la table avait pourtant été mise. Il fallait s'y attendre un peu. Aujourd'hui, le digne successeur d'Achtung Baby se fait toujours attendre et mon intérêt pour le groupe décroît au fur et à mesure que le temps nous sépare de ce classique.

Voilà. Vous le savez maintenant. C'est mon album préféré.

Appréciation personnelle : 10/10

U2 - Achtung Baby - Islands (1991)

Le jour où le disco est mort...ou presque

On trouve ici un article fort intéressant sur un événement surréaliste de l'histoire de la musique populaire : le Disco Demolition Night à Chicago. Encore un autre exemple de l'utilisation des ondes radiophoniques comme outil de propagande. À Québec, on connaît la chanson... Steve Dahl = Jeff Filion.

Mais si le disco est vraiment mort aujourd'hui, il a cependant laissé une marque indélébile sur la musique populaire, que l'on aime ça ou non. Même Kiss, qui s'apprête bientôt à prendre d'assault les Plaines d'Abraham, y a puisé de l'inspiration.