mardi 20 septembre 2011

Souvenirs de 1991...

1991, l’année de mes 18 ans.  Aujourd’hui, deux décennies plus tard, je réalise qu’on fête les 20 ans de quelques grands albums qui m’ont passablement marqués.  Avez-vous souvenir d’une année musicale aussi riche?  Pas moi.

D’abord, la naissance du grunge prend forme avec Nervermind de Nirvana.  L’album aura pris presque 6 mois avant de faire sa marque comme un classique de l’histoire du rock. Si le neo-punk de Curt Cobain semblait accrocher plusieurs de mes amis de l’époque, mon cœur penchait définitivement plus vers Ten de Pearl Jam.  L’épreuve du temps semble m’avoir donné raison. 
J’écoute ces temps-ci les deux albums en boucle dans l’auto et je ne peux que constater que la force d’écriture d’Eddie Vedder et sa bande était beaucoup plus grande que celle de celui qui est aujourd’hui élevé au statut d’icône du rock.  Comme quoi une mort prématurée suffit parfois à créer un mythe, si injustifié soit-il.

Le grunge était en quelque sorte une réponse brute anticonformiste au glam rock qui s’éteignait tranquillement à cette époque.  Mais quelle fin pour le glam rock avec Use Your Illusion I et II de Guns ‘n’ Roses.  November Rain est une chanson qui synthétise à elle seule tout un courant musical auquel je n’ai adhéré qu’à la toute fin avec cet album double.

Metallica quant à eux nous livraient Metallica, album au son intemporel et dont les hymnes du métal s’élèvent aujourd’hui à un niveau jamais égalé.  L’écoute de Sad But True sur les Plaines cet été aura été pour moi la confirmation que mon snobisme du métal pendant ma jeunesse était tout à fait sans fondement.


Trois autres albums s’inscrivaient en faux par rapport à la mouvance du gros rock de guitare de l’époque.  Tout d’abord, R.E.M. prenait un grand risque avec Out Of Time.  Le band de garage par excellence troquait ses guitares électriques et son drum pesant pour nous offrir un bijou truffé d’un riff de mandoline.  Quelle audace qu’a été Losing My Religion.  Massive Attack faisait naître de son côté le trip-hop avec l’album Blue Lines, mélange audacieux de hip-hop et de dub. Finalement, la palme de l’audace pour l’époque était de sortir une brochette de 11 chanson aux arrangements pop beatlesques.  C’est ce qu’a fait Crowded House avec Woodface, un album dont la qualité de compositions reste encore aujourd’hui indiscutable.


Mais en bout de ligne, qui pouvait bien, sans trop le vouloir, synthétiser l’essence même de cette extraordinaire année musicale?  U2 avec Achtung Baby.  Je réécoute aujourd’hui cet opus berlinois et je ne peux que constater que les quatre irlandais nous ont livré à l’époque un chef d’œuvre à la croisée du grunge de Nirvana, du glam rock de Guns, du techno de Massive Attack et de la pop de Crowded House.  C’est en soi un tour de force, comme si U2 savait à ce moment qu’il posait l’une des dernières pierres au mur de son patrimoine.  Le groupe n’a plus jamais retrouvé ce niveau d’inspiration après et j’en viens à penser que c’est Bono qui aurait du mourir à la place de Curt Cobain.  Au moins la construction du mythe aurait été amplement justifiée.  Au moins, pas sûr qu’en 2011 Curt Cobain nous casserait les oreilles avec son statut de rock star capable de rencontrer les présidents des puissances de ce monde (sic).

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