lundi 3 octobre 2011

Ce n'est pas la fin du monde à ce que je sache, mais je me sens mal...

La nouvelle m’est tombée dessus comme une tonne de briques.  Ce n’est pourtant pas la fin du monde comme je le sais, mais je me sens mal (sic).  C’est certainement tout un pan de ma culture musicale qui tombe.
 
R.E.M. manquait d’inspiration depuis un certain temps déjà, mais son héritage à la musique rock indépendante est majeur.  Sans R.E.M., il aurait fallu oublier Nirvana, Radiohead et Pearl Jam pour ne nommer que ceux-là.

 
À une époque où tous les bands prometteurs se retrouvaient sur un gros label, R.E.M. oeuvrait au sein d’un petit label indépendant.  C’est  chez IRS Records que R.E.M. a pondu 5 albums qui ont contribué à façonner un son rock à l’opposé de ce que l’industrie proposait à cette époque.

 
En 1983, le magazine Rolling Stone a placé Murmur, le premier album du band, en haut de sa liste des meilleurs albums de l’année devant Thriller et Synchronicity de vous savez qui.  Audacieux pour un magazine que l’on juge conservateur.  Aujourd’hui, tout le monde se souvient des classiques Beat It de Michael Jackson et Every Breath Tou Take de The Police, mais très peu peuvent fredonner Radio Free Europe.

 
Je ne veux pas faire ici un résumé de la carrière de R.E.M.  Mais il y a des moments personnels que je souhaite partager.

 
Comme la première chanson que j’ai entendue de R.E.M. :  The One I Love.  Ouf!  Un riff magique, quelques paroles simples, courtes et énigmatiques et un hymne était né.

 
Comme la découverte ensuite des albums très alternatifs qu’étaient pour l’époque Fables Of Reconstruction et Lifes Rich Pagent avec des chansons extraordinaires :  Driver 8, Gravity Pull, Begin The Begin, Swan Swan  H, Fall On Me, Cuyahoga, etc.  À l'écoute répétitive de ces albums, mon frère Jean-Sébastien a finit par détester R.E.M.

 
Comme le meilleur show que j’ai vu dans ma vie en 1988 à l’ancien Forum de Montréal pour le Green World Tour.  J’ai découvert alors le plus grand band de garage et c’est une étiquette que je leur ai toujours accolée.  J’ai encore en mémoire des scènes de ce show :  Michael Stipe qui interprète World Leader Pretend dos à la foule, Mike Mills qui garroche sa bass à la fin du spectacle avant que le soundman ait eu le temps de couper le son à la console, Bill Berry qui offre un drum puissant particulièrement dans I Remember California, 2h30 de rock brut inoubliable.  Pourquoi R.E.M. n’a-t-il jamais remis les pieds à Montréal après ce spectacle? La question reste sans réponse.

 
Comme le tournant audacieux qu’a pris R.E.M. au début des années ’90 avec Out Of Time et Automatic For The People.  Alors que le grunge était roi et maître des ondes radiophoniques, les quatre pionniers américains exploraient un univers musical plus calme que celui qu’il avait lui-même contribué  à mettre en place, un univers qui allait pourtant le propulser dans les palmarès planétaires avec des chansons comme Losing My Religion et Man On The Moon.

 
Comme ce carnet de paroles que chérissait mon ami David.  Un objet précieux parce que non seulement R.E.M. ne donnait jamais les paroles de ses chansons dans ses livrets, mais en plus Michael Stipe prononçait très mal.  Pouvoir découvrir sa poésie engagée en faisant un retour 15 ans en arrière était un privilège que David partageait seulement avec moi.

 
Comme la véritable mort de R.E.M., à mon humble avis, arrivée en 1997 avec le départ de Bill Berry, le batteur.  Le groupe aurait dû se séparer à cette époque, mais c’est Bill Berry lui-même qui a insisté pour que les trois autres membres poursuivent l’aventure. Mmmmm.

 
Comme par la suite ce voyage à Boston avec mes amis David et Jean pour aller les voir parce que Montréal ne faisait plus partie de leur liste.  Quel beau concert en plein-air avec enfilade de succès à faire pâlir d’envie bien des groupes.
 

Comme, enfin, cette courte renaissance en 2008 avec Accelerate, un véritable retour aux sources qui annonçait de belles choses pour l’avenir.
 
Pour les petites notes historiques, il faut retenir deux choses de R.E.M..  Primo, la capacité du groupe à rester résolument indépendant malgré un contrat de 80 millions de dollars en poche avec Warner Brothers.  Secundo, la solidité musicale du groupe avec celui qui demeurera à mon avis l’un des meilleurs bassistes rock de tous les temps, Mike Mills.


En bout de ligne, R.E.M. aura presqu'à lui seul pavé la route du rock indépendant et c'est tout un exploit.

RIP R.E.M.


Quelques chansons moins connues de R.E.M. ...
 
Perfect Circle (parue sur Murmur en 1983)

 

Gravity Pull (parue sur Fables Of Reconstruction en 1985)

 

Swan Swan H.  (parue sur Lifes Rich Peagant en 1986)


Ignoreland (parue sur Automatic For The People en 1994)


Walk Unafraid (parue sur Up en 1998)

 

She Just Wants To Be (parue sur Reveal en 2002)

 

Living Well Is The Best Revenge (parue sur Accelerate en 2008)


Aucun commentaire: